Pour réellement faire de la macrophotographie, il faut s'intéresser aux matériels suivants:
- Le capteur
- La bague allonge
- Le soufflet
- La bonnette (filtre close-up)
- La bague d'inversion / conversion / couplage
- L'objectif macro
Le capteur
Une des techniques pour maximiser le grossissement est d'utiliser un capteur plein format (qui fournit un nombre important de pixels) et de recadrer la photographie obtenue. On obtient alors une illusion de grandissement, en ne gardant par exemple que la partie de la photographie représentant le sujet même si celui-ci n'occupe à l'origine qu'une petite partie de l'image.
Pour un même grandissement, on obtiendra un sujet qui occupera plus de place sur une photographie prise avec un capteur APS-C par exemple qu'avec un plein format. La principale différence entre les deux est la taille physique du capteur: 22,2mm x 14,8mm pour un APS-C de Canon contre 36mm x 24mm pour un plein format, soit un capteur 1,6 fois plus petit.
Donc suivant la définition du facteur de grandissement, il est logique que si on photographie une règle graduée en centimètres par exemple au facteur de grandissement 1:1, on obtienne avec le capteur APS-C un photographie où la règle rentre de 0 à 2.22cm et avec le plein format de 0 à 3.6cm. La règle apparaitre donc plus grande sur la photographie faite avec le petit capteur qu'avec celle faite avec le plein format.
La bague allonge
La bague allonge est un tube dépourvu de lentille qui vient s'intercaler entre le boitier de l'appareil photo et l'objectif. Allongeant la distance entre la lentille arrière et le capteur, elle permet de diminuer la distance minimale de mise au point et donc d’augmenter le grandissement.
Les bagues allonges se différencient par leur taille en millimètres, généralement comprise entre 8 et 52mm. La longueur de la bague allonge est appelée son tirage. Plus le tirage est important, plus le facteur de grandissement augmente. Il est possible d'empiler plusieurs bagues pour obtenir un facteur de grandissement plus important.
Le gain de grandissement d'une bague allonge est calculé de la manière suivante:
Gain en grandissement = tirage (longueur de la bague) / longueur focale.
Donc par exemple, avec une bague de 25mm sur un objectif de 50mm, on obtiendra un gain de 25/50 = 0,5.
Avec un grandissement initial de 0.24, le grandissement final sera de 0,24 + 0,5 = 0,74.
On remarque qu'à tirage égal, les bagues allonges sont plus efficaces avec des focales courtes. Mais également qu'on n'est toujours pas dans le domaine de la macrophotographie avec notre exemple précédent. Il faudra donc cumuler plusieurs bagues allonges.
Mais attention cependant, la combinaison de plusieurs bagues entraine une perte de luminosité importante. De plus la distance de mise au point et la profondeur de champ diminuent.
Le soufflet
De la même manière que les bagues allonge, le soufflet se place entre le boitier et l'objectif et permet d'augmenter le grandissement. Son avantage est que son tirage peut être augmenté de façon continue, contrairement aux bagues pour lesquelles le tirage est fixe.
Cependant un soufflet est plus encombrant et plus lourd qu'un jeu de bagues allonges. On l'utilise plutôt en studio pour photographier des sujets immobiles.
Le gain de grandissement se calcule de la même manière que pour une bague allonge.
La bonnette (filtre close-up)
Contrairement aux bagues allonges et aux soufflets, les bonnettes ne se fixent pas sur le boitier de l'appareil photo mais directement sur l'avant de l'objectif, précisemment sur le filetage prévu pour les filtres. Elles existent donc en différents diamètres dépendants de celui de l'objectif, généralement de 52mm à 77mm. Si elles sont elles-même pourvues d'un filetage, il est possible de les cumuler en plaçant la plus forte en premier.
Les bonnettes agissent à la manière d'une loupe, leur puissance est exprimée en dioptries, comme pour les lunettes et les lentilles de contact. Le rapport 1/dioptrie donne la distance de mise au point entre la bonnette et le sujet à photographier : pour 2 dioptrie, la mise au point pourra être faite sur un sujet à 1/2 = 0.5 mètre, pour 4 à 1/4 = 0.25 mètre, pour 8 à 1/8 = 0.125 mètre, etc.
Ce rapport donne également la longueur focale de la bonnette: pour 2 dioptrie il est de 0.5m soit 500mm, pour 4 de 250mm, pour 8 de 125mm, etc.
Pour calculer le grandissement d'un couple objectif/bonnette, il faut divisez la longueur focale de l'objectif par celle de la bonnette. Une bonnette de 4 dioptries (longueur focale de 250mm) sur un objectif 50mm donnera un grandissement de 50mm/250mm = 0.2. Cette même bonnette montée sur un objectif de 300mm donnera un grandissement de 300mm/250mm = 1.2.
On remarque donc qu'à l'inverse des bagues allonges et des soufflets, avec les bonnettes plus la longueur focale est grande, plus le facteur de grandissement est grand.
Comme les bonnettes contiennent une ou plusieurs lentilles, celles-ci doivent être de très bonne qualité, afin de ne pas dégrader la qualité de l'objectif. Cependant elles ne diminuent pas la quantité de lumière reçue par le capteur de l'appareil photo.
La bague d'inversion / conversion / couplage
Les bagues d’inversion ou de conversion sont des accessoires qui s’installent sur la monture de l'appareil photo à la manière des bagues allonges mais qui permettent de fixer l'objectif à l’envers, c'est à dire de placer la lentille qui fait normalement face au capteur à l'extérieur. L'objectif étant vissé sur la bague au moyen de sa vis filetée servant à lui ajouter des filtres ou des bonnettes.
A première vue c'est une technique qui peut paraitre surprenante, mais le principe d'un objectif standard étant de prendre une large scène en entrée pour la réduire sur le petit capteur d'un appareil photo, l'utiliser pour faire l'inverse prend également tout son sens.
Ces bagues permettent d'obtenir un grandissement de 1:1 avec un objectif 50mm standard et sont d'autant plus efficaces que la longueur focale est courte. Le facteur de grandissement est donc lui aussi inversé par rapport à la logique des focales normales. On peut le calculer de la manière suivante:
Grandissement de l’objectif inversé = (Tirage objectif + Tirage bague d’inversion) / Longueur focale objectif.
Cela nécessite de référer à la documentation du constructeur. Le plus simple pour connaître le facteur de grandissement reste de photographier une règle graduée en millimètres et de diviser la largeur du capteur par la largeur de règle photographiée.
Il est également possible d'assembler plusieurs objectifs en série, comme installer un objectif à focale longue sur la monture de l'appareil photo, puis visser une bague de couplage (avec deux filetages externes ou filetages mâles) sur sa lentille frontale et enfin d’installer un objectif de plus courte focale sur cette bague. Le but ici reste le même, c'est à dire réduire la distance minimale de mise au point. Le facteur de grandissement est donné par le rapport plus longue focale / plus courte focale, soit par exemple 300mm/50mm=6. On peut donc obtenir de très forts rapports de grandissement.
Il faut cependant faire attention au fait que la partie arrière de l'objectif habituellement protégée se retrouve exposée. Pour éviter celà on peut y ajouter une bague de protection, du même principe de fonctionnement que la bague d'inversion sauf qu'elle se fixe sur la monture de l'objectif et non sur celle du boitier. On ajoutera un filtre neutre sur cette bague.
Mais le problème majeur reste la perte de tous les automatismes. Tout doit être réglé en mode manuel, ce qui n'est pas particulièrement dérangeant si on exclue le problème de l'ouverture du diaphragme, habituellement modifiable via l'interface du boitier, sur lequel on n'a alors plus de contrôle. Et comme on a vu qu'en macrophotographie la profondeur de champ est très réduite, ne pas pouvoir fermer le diaphgrame pour l'améliorer devient un vrai problème.
Sur les appareils Canon, on peut contourner ce problème en maintenant le bouton de visualisation de profondeur de champ sur l'ouverture choisie avant de retrourner son objectif, le diaphragme reste alors bloqué dans la position choisie. Il faudra donc compter sur le fait que la fourmi soit très patiente ou plus vraiment fraiche.
Certaines bagues plus évoluées, mais également plus chères, permettent de conserver certains de ces automatismes.
L'objectif macro
Si tous les matériels présentés précédemment avaient l'avantage de ne couter que quelques dizaines d'euros, ce n'est pas le cas de l'objectif dédié à la macrophotographie. Pour leur prix conséquent on pourrait s'attendre à ce qu'il permettent largment de dépasser le facteur 1:1 tant convoité, ce n'est malheureusement que rarement le cas.
Pour dépasser le facteur de grandissement de 1:1; on peut coupler à l'objectif une bonnette ou une bague allonge.
Le point fort de ces objectifs est surtout que leur distance minimale de mise au point est très faible et que leur piqué est très supérieur à celui des objectifs standards, c'est à dire qu'il permettent de séparer les plus petits détails.
On les retrouve avec différentes caractéristiques, comme pour les objectifs standard.
Ils existent en longueur focale fixe ou variable, de différentes tailles. Un objectif macro avec une longueur focale élevée permettra de prendre le sujet en photo de plus loin et donc de ne pas l'effrayer.
De même pour les valeurs d'ouverture, plus l’ouverture du diaphragme est grande, plus l’objectif sera lumineux, ce qui sera un avantage si on lui ajoute des bagues allonges qui réduisent grandement la luminosité.
Certains intègrent une stabilisation d’image optique pour réduire le flou de bougé. Cependant dans la plupart des cas il sera nécessaire d'utiliser un trépied pour ajuster la mise au point manuelle avec précision et obtenir des photos nettes.
En macrophotographie le focus manuel est plus souvent utilisé que l'autofocus, ceci étant lié à la très faible profondeur de champ créée par la vue rapprochée. Le mode autofocus ne sera donc pas indispensable.